L’édito de Cyril Chabanier

Le Conclave sur les retraites, rebaptisé « délégation paritaire permanente » a engagé la semaine dernière un programme de travail qui devrait consommer une bonne part de l’énergie des partenaires sociaux jusque fin mai. Je veux ici exprimer clairement ce qu’est et sera l’état d’esprit de la CFTC tout au long de cette négociation.
Je rappelle, en tout premier lieu, qu’elle a sa raison d’être. Si la CFTC n’a pas adhéré à la réforme dite « Borne », elle ne considère pas pour autant qu’il suffirait de l’abroger pour retrouver des conditions idéales, à même de garantir la soutenabilité du système. La CFTC a toujours défendu un système par répartition, où la pension des retraités est financée par les actifs, via leurs cotisations et non par nos enfants, voire nos petits-enfants via la dette. La pérennité de ce régime dit « contributif » suppose donc une gestion durablement saine.
C’est en gestionnaire responsable que la CFTC abordera les différentes thématiques et, pour chacune d’entre elles, les différentes options mises sur la table. Qu’il s’agisse de pénibilité au travail, d’égalité professionnelle, d’emplois des seniors ou encore de droits familiaux, trop de travailleurs sont pénalisés le moment venu de prendre leur retraite. Certains, usés professionnellement, vivront moins longtemps en bonne santé. D’autres, les femmes principalement, seront sanctionnés par des carrières hachées, des temps partiels subis. Nos propositions d’amélioration du système viseront à corriger ces injustices !
Je n’ignore pas que ces propositions auront un coût. Pour chaque coût, nous formulerons une ou des solutions de financement qui seront autant d’efforts à consentir par les diverses parties. Notre ligne de conduite sera simple et juste à la fois : L’effort global devra être équitablement réparti entre les entreprises, les salariés, les retraités et l’Etat.
Les plus précaires d’entre nous ne seront pas sollicités et les sources de financement seront propres au régime: je pense notamment aux niveaux de cotisations patronales et salariales, mais aussi à la révision des allègements de cotisations. D’autres sources, d’ordre fiscal, externes au régime, viendront compléter l’édifice, consolider sa pérennité et permettre le financement de dispositifs donnant corps au principe de solidarité intergénérationnelle qui nous est cher.
Les améliorations possibles du système comme leur financement supposent un accord, au mieux global, à tout le moins partiel. Global ou partiel, il y aura accord s’il y a compromis. Il y aura compromis si et seulement si des concessions sont accordées par l’ensemble des parties à commencer par les entreprises. Il ne sera pas dit que la CFTC n’aura pas donné toute sa chance à l’accord !
Cyril Chabanier, président de la CFTC
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